jueves, 20 de febrero de 2014

La Bohéme, poesía en versión original de Guillaume Decourt



Promesse

 
Algarade de chiens errants
Les Césarion se succèdent
Et les souvlas tournent toujours
Un enfant mendie son morceau d’agneau
- Ta signifiance embellit toutes choses sordides -
On se décrète Roi des rois
Heureux comme un employé de maison

J’avais oublié la couleur
Des bigaradiers dans les rues de l’hiver
Les pépins de grenade écrasés
Sur le pas de la porte

Toute une géographie de l’âme
Avec la cicatrice du soleil à la mer



Entièrement
Le puits chante le fond. Sécheresse. Cadavres blancs des cigales aux volets clos. Une femme est montée nue dans l’arbre. Elle regarde au loin. Les seins perchés au-dessous de la pluie.



Habitude
 Le pittoresque à rebours ne lui importait plus. Teint rigoureux ; torse brûle-pourpoint ; des yeux faits pour les trous de serrures il psalmodiait sur une escarpolette de fortune : « Le poème est un siphon à prière. » Nous nous aperçûmes qu’il avait le visage grave d’un homme en fête.


Possible

Heureusement de toi
Quand elle comme parée d’elle-même
Parle du temps
Que les empereurs apprenaient
Encore l’amour et la musique
Vient  cette heure du vert
Des pins définitifs
Des corridors sur la mer rauque

 L’intercession du soleil
Large comme  un pied de femme




Importante


Bruit à terre
D’une pomme de pin
La broche du soleil
Dans la chair blanche facile
Des oiseaux  ras de mer
Aux chansons de rescousse

Irréconciliable
À confondre cigales
Et petits chevaux de la vierge

Auparavant criblé de tout
C’est maintenant la joie
Qui revient en rafales



Je porte le nom des poissons qu´on pêche au filet

                                        Για τον Γιώργο Λάλο                      


La monnaie de bronze nous y reviendrions gaiement
Si seulement si seulement

Le chant du ferrailleur

Avec la vendeuse de mouchoirs voûtée
Avec la goutte au nez

Le chant du ferrailleur
C’est le matin qu’on l’entend

Avec le sang la corde éraillée
Avec l’orgueil des bigaradiers

Le chant du ferrailleur
C’est le matin qu’on l’entend
A l’ombre des rides de l’olivaie

Avec la consolation le café
Avec l’icône le baiser

Le chant du ferrailleur
C’est le matin qu’on l’entend
A l’ombre des rides de l’olivaie
Le sperme noir du poulpe à bout de trident

Avec l’âne patte avant
Avec l’âne patte avant patte arrière liées

Le chant du ferrailleur
C’est le matin qu’on l’entend
A l’ombre des rides de l’olivaie
Le sperme noir du poulpe à bout de trident
La monnaie de bronze nous y reviendrions gaiement

Si seulement si seulement




Guillaume Decourt nació en 1985, pasó su infancia entre Israel, Alemania y Bélgica. Su adolescencia en Mayotte, en Nueva Caledonia, y en los montes de Forez. Es pianista. Ha publicado dos poemarios: La Termitière, 2011 y Le chef-ouvre sur la tempe, 2012. Ha publicado también en varias revistas literarias: L´Atelier du Roman, Place de la Sorbonne, Remeu.net, Borborygmes, Coaltar.net, La Passe...


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